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Le Business des chalets de Noël

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Un nombre croissant de municipalités animent leur centre-ville avec ces marchés plus ou moins traditionnels, en général avec succès

Voilà un secteur de la construction qui ne connaît pas la crise : les chalets pour les marchés de Noël. Depuis une vingtaine d’années, c’est une affaire qui tourne, virevolte même sur toutes les places de l’Hexagone. On ne compte plus aujourd’hui les cités qui organisent sur leurs pavés les commerciales agapes durant l’Avent.

« Disons qu’animer le cœur d’une ville à cette époque de l’année n’est pas évident, et que la formule des marchés de Noël est un gage de réussite », commente Isabelle Hardy, adjointe au maire de Toulouse en charge du commerce et de l’artisanat.

Dont acte. Les chalets poussent comme les cadeaux sous les sapins : 80 à Lille, une centaine à Nancy, 120 sur la place du Capitole de la Ville rose, plus de 140 à Bordeaux comme à Lyon, 150 à Metz et 300 pour le plus célèbre des marchés, à Strasbourg. L’événement de la capitale alsacienne occupe sans conteste la tête de gondole. Privilège de l’âge (quatre cent quarante ans d’existence), mais pas seulement.
Un des produits touristiques phare de Strasbourg

Le marché est devenu un des produits touristiques phare de la ville, visité par près de 2,5 millions de personnes. Vingt-cinq TGV duplex au départ de Paris sont spécialement mis en place pour l’occasion. Près de 500 manifestations culturelles sont également organisées pendant les trente-cinq jours d’ouverture.

La municipalité investit 2,7 millions d’euros dans la fête. Belle facture mais largement compensée, selon la mairie, qui chiffrait l’an dernier les retombées économiques à plus de 160 millions d’euros pour Strasbourg et son agglomération.

Ce n’est donc pas un hasard si les vendeurs se bousculent pour décrocher une place autour de la cathédrale. « Certains commerçants réalisent ici deux tiers de leur chiffre d’affaires annuel, assure Robert Herrmann, le premier adjoint au maire. Nous devons faire face à plus de 1000 demandes. »

L’embouteillage ne concerne pas que Strasbourg. À Metz, deuxième marché de Noël tricolore, mais aussi à Lyon ou à Toulouse, les organisateurs reçoivent au moins deux fois plus de candidatures qu’ils ne disposent de chalets. « Et les commerçants viennent de toute la France ou de l’étranger, souligne René Duflot, le directeur de la fédération des commerçants lorrains en charge du marché messin. Sur 150 présents, au maximum 25 travaillent dans notre région. » Lyon se vante, de son côté, d’avoir 45 départements représentés.