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Affaire Madoff: Mis en examen en France

La mise en examen, révélée par le site internet Mediapart, vise Patrick Littaye, dirigeant de la société financière Access International Advisors qui a collecté des fonds pour la banque suisse UBS. Cette dernière les a elle-même placés dans la société de Bernard Madoff, via Luxalpha, un fonds basé au Luxembourg, comme le révèle Mediapart.

Patrick Littaye est mis en examen pour "complicité d'abus de confiance aggravé par l'appel au public et par la qualité d'intermédiaire prêtant son concours à des opérations portant sur les biens des tiers", précise-t-on de source judiciaire.

Le juge Renaud Van Ruymbeke retient l'hypothèse que l'infraction principale d'"abus de confiance" est imputable à Luxalpha et à UBS Luxembourg. La banque suisse expliquait en effet aux épargnants qu'elle plaçait les fonds dans des bons du trésor américains et n'a jamais parlé de travailler avec Madoff.

Le magistrat français a envoyé une commission rogatoire au Luxembourg, c'est-à-dire une demande d'aide de la justice.

Patrick Littaye a nié toute malversation lors de son audition et s'est dit de bonne foi. Administrateur de Luxalpha, il travaillait à Access International Advisors avec Thierry Magon de la Villehuchet, qui s'est suicidé en décembre 2008 à New York après le déclenchement de l'affaire Madoff.

L'information judiciaire française, ouverte fin mai, fait suite à une première plainte déposée en janvier et visant UBS. Elle émane d'une épargnante française déclarant avoir perdu 540.000 euros en 2006, somme que UBS a placée dans Luxalpha.

D'autres plaintes ont été déposées depuis. Il y a trois autres procédures en France conduites par le procureur sous forme d'enquêtes préliminaires.

Une vise le Crédit industriel et commercial (CIC, filiale du Crédit mutuel), l'autre BNP Paribas à Paris, la troisième une société financière parisienne.

Après avoir avoué la fraude et plaidé coupable, Bernard Madoff a été condamné à 150 ans de prison dans son pays le 29 juin et incarcéré pour purger sa peine.

Parmi les victimes, l'ancien couturier Daniel Hechter a reconnu dans les médias avoir perdu dans la fraude une partie de sa fortune. Liliane Bettencourt, dont la famille est le principal actionnaire du géant des cosmétiques L'Oréal, a dit aussi avoir perdu de fortes sommes.