Hebergeur d'image

Vers une réforme du système financier

L'Asie et l'Europe ont lancé un appel commun en faveur d'une profonde réforme du système financier international face à une crise économique et financière qui se propage au monde entier, alors que les marchés boursiers s'apprêtent à vivre une nouvelle semaine éprouvante.

Puissance économique montante, la Chine a mis son poids dans la balance en réclamant une révision des règles du jeu internationales.

"Nous avons besoin d'innovation financière pour mieux servir l'économie, mais avons encore plus besoin d'une plus grande régulation pour assurer la stabilité financière", a lancé samedi le Premier ministre chinois Wen Jiabao, à l'issue du sommet Asie-Europe qui réunissait à Pékin 43 dirigeants d'Asie et d'Europe.

"L'économie virtuelle doit être coordonnée avec l'économie réelle", a souligné Wen Jiabao, en confirmant que la Chine prendrait "une part active" au sommet du G20, qui regroupera les principaux pays industrialisés et émergents le 15 novembre à Washington.
Le président français Nicolas Sarkozy, en pointe dans le combat pour la "refondation" du système financier, a estimé que le G20 devait déboucher sur du concret.

"Chacun a parfaitement compris qu'il n'était pas possible de se réunir uniquement pour parler. Des décisions seront prises", a affirmé à Pékin Nicolas Sarkozy, qui préside l'Union européenne jusqu'à la fin 2008.

Un optimisme partagé par le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. "Il y a un consensus émergent qui rendra possible que le sommet de Washington aboutisse à des décisions concrètes et importantes", a-t-il déclaré à l'AFP.

Mais le président américain George W. Bush a fixé les limites de l'exercice en estimant samedi que le G20 devait aussi réaffirmer les principes de libre entreprise", de "libre-échange" et de "liberté des marchés".

Il a cependant aussi souhaité que le G20 définisse les "principes d'une réforme pour la régulation des organismes et institutions liées à notre secteur financier".

Les 27 pays de l'Union européenne et les 16 pays d'Asie réunis dans le cadre de l'Asem s'étaient engagés vendredi à "entreprendre une réforme réelle et de fond des systèmes internationaux monétaire et financier".

Ils ont aussi appelé le Fonds monétaire international (FMI) à jouer un rôle accru "dans l'assistance aux pays sérieusement touchés par la crise, à la demande de ces derniers".
Les craintes de contamination de l'économie "réelle" par la crise financière ne se limitent plus aux pays riches.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a ainsi appelé à la mise en place d'une "nouvelle solidarité mondiale" face à la crise. "Ceux qui en souffriront le plus seront probablement ceux qui en sont le moins responsables, les pays pauvres en développement", a-t-il souligné.

Plusieurs pays connaissent des difficultés. Pakistan, Ukraine, Bélarus et Hongrie sont déjà en discussions avec le FMI, qui dispose de quelque 200 milliards de dollars.
Brésil, Afrique du Sud, Argentine, Turquie, Serbie, Mexique ou Corée du Sud pourraient, selon la presse américaine, devoir faire appel au FMI.